À Nouan, la journée débute dans le calme. Les réveils sonnent parfois dès 7h, rarement plus tard que 7h30. Pas de course, mais une invitation à sortir du sommeil en douceur. La plupart des retraites commencent par un temps de silence matinal, prolongé jusqu’au petit-déjeuner.
Ce choix de prolonger le silence au lever n’est pas anodin : il prépare le cœur à la journée. Selon une enquête menée auprès de 250 retraitants* sur l’année 2022, près de 72% d’entre eux disent avoir découvert (ou retrouvé) la paix d’un réveil sans paroles ni exigences. Cette rareté transforme l’ordinaire en espace sacré.
*Source : Retraite à Nouan, Témoignages et pratiques, CRB 2023
À 8h ou 8h15, la cloche invite à la chapelle. Que la retraite soit ouverte à tous ou réservée à un groupe précis, ce premier temps de prière est un repère. À Nouan, il s’agit le plus souvent de laudes, parfois chantées avec la Communauté.
Ce moment s’adresse à l’intériorité de chacun ; aucun prérequis, simplement l’ouverture à un instant partagé où chacun peut trouver sa place.
Après la prière, un temps est prévu pour l’enseignement ou la méditation personnelle. À Nouan, la diversité est de mise : chaque retraite propose souvent un fil conducteur (thème biblique, accompagnement spirituel, exercices de méditation, etc.).
Il est courant de voir des retraitants continuer par une lecture personnelle, ou descendre dans le parc pour marcher, carnet en main. Les chemins de la propriété offrent près de 13 hectares boisés, propices à la réflexion ou à la simple contemplation des arbres et des étangs.
Le déjeuner, servi vers 12h30, est un temps fort de la convivialité. Selon les format de la retraite, il se vit en silence, ou agrémenté d’un partage sobre.
L’après-midi s’ouvre sur des propositions variées, toujours ponctuées par cette liberté précieuse de choisir :
Il n’est pas rare qu’un temps d’accueil communautaire soit proposé : autour d’une boisson chaude, chacun peut poser ses questions aux membres présents, partager un peu de sa propre histoire ou écouter celle des autres.
À noter : La Communauté Béatitudes propose, lors de certains après-midis, l’accueil dans « la grange », un espace convivial équipé d’une petite bibliothèque, où sont organisés parfois des moments de lecture en commun ou d’écoute musicale. Un lieu apprécié, surtout en hiver.
À mesure que la lumière décline, le rythme de la maison ralentit lui aussi. Vers 18h ou 18h30, le temps des vêpres rassemble les esprits dans la chapelle. Moment de gratitude et d’abandon, il permet de relire la journée passée avec simplicité.
Le dîner s’offre comme un dernier moment de convivialité, à 19h ou 19h30. Ici encore, chaque retraite adapte son ambiance : parfois un repas en silence ponctué d’une lecture, parfois des échanges plus spontanés sur la journée vécue.
Lorsque le groupe le souhaite, une veillée est organisée après le repas. La simplicité prime : un temps musical dans la chapelle, une marche nocturne à la lueur des lanternes, un film à thème ou simplement un cercle d’écoute. Lorsque la météo le permet, sortir observer le ciel noir de Sologne, loin de la moindre pollution lumineuse, devient une expérience en soi : plusieurs retraites ont ainsi intégré des veillées d’observation guidée, portées par des passionnés d’astronomie locaux (Association Astronomique de Sologne, 2023).
À Nouan, la nuit arrive tôt pour la plupart. Le silence – dont s’inspirent de nombreuses démarches de retraite – reprendra souvent ses droits dès 21h30 ou 22h. Le « grand silence », annoncé au carillon, offre à chacun l’opportunité d’intégrer les fruits de la journée, de s’abandonner à un sommeil paisible, loin de la frénésie des écrans et des notifications.
Selon l’étude « Les jeunes et la retraite spirituelle » (Le Monde des Religions, mars 2023), 52% des moins de 35 ans ayant vécu une retraite à Nouan déclarent avoir profondément modifié leur rapport au sommeil au retour, citant la nuit paisible et l’absence de sollicitations comme une expérience marquante.
À Nouan, aucune journée ne ressemble tout à fait à une autre. Des imprévus s’insinuent : pluie battante qui invite à une méditation en intérieur, arrivée spontanée d’un pèlerin, naissance d’un agneau dans le verger. Ce “désordre du vivant” fait partie de l’expérience. L’essentiel : apprendre à laisser place à ce qui se présente – offrir à ses jours, le temps d'une retraite, la possibilité du repos, de la rencontre, du silence et du recommencement.
Au final, une journée de retraite à Nouan ne s’apprend pas dans un guide : elle se reçoit. De l’aube à la nuit, chacun est invité à habiter chaque instant, à explorer la simplicité et la profondeur du quotidien, pour repartir avec un regard éclairé, quelques repères, et, souvent, ce goût de revenir.