beatitudes-nouan.org

Vivre l'accueil et le partage : Repas et hébergement lors d’une retraite à Nouan

19/10/2025

L’expérience de l’hospitalité au cœur de Nouan

Au détour des chemins sablonneux de Sologne, Nouan-le-Fuzelier est depuis des décennies un havre discret pour celles et ceux qui cherchent à s’arrêter. Pousser la porte d’une retraite à Nouan, ce n’est pas seulement rejoindre une communauté pour quelques jours. C’est accepter de poser ses valises dans un lieu qui invite à goûter la simplicité concrète, celle qui se vit à table et dans l’accueil du soir, loin du tumulte. Comment se préparent les repas ? Où dépose-t-on la tête chaque nuit ? Voici ce qui façonne ces parenthèses si particulières.

L’art des repas en retraite : simplicité, partage, créativité

Une cuisine ancrée dans la tradition monastique

À Nouan, la préparation des repas est héritée du rythme des communautés religieuses. Inspirés par la spiritualité bénédictine, les temps à table sont vécus comme une continuation de la retraite : on y cultive la sobriété et la gratitude, tout en prenant soin du corps et du cœur. Les cuisiniers(ères), souvent issus(ues) des Béatitudes ou épaulé(e)s de retraitants bénévoles, composent avec des produits simples, en majorité locaux, pour offrir des plats familiaux et nourrissants.

  • Environ 80% des fruits et légumes proviennent de maraîchers locaux ou de dons saisonniers (source : Communauté des Béatitudes, 2023).
  • La viande, quand elle est consommée (souvent 1-2 fois par semaine), est remplacée le plus souvent par des plats végétariens pendant le Carême et l’Avent, respectant les temps liturgiques.
  • Le pain, véritable symbole du partage, est souvent façonné et cuit sur place pour les grands événements et certaines retraites.

Un déroulé des repas rythmé par le silence ou la convivialité

Le repas peut prendre plusieurs visages selon la retraite :

  • En silence : Lors des retraites ignatiennes ou des sessions orientées contemplation, les repas se partagent dans le silence, permettant d’approfondir l’écoute intérieure ou de méditer les textes lus à voix basse. Il n’est pas rare alors qu’un frère ou une sœur lise des extraits spirituels, offrant ainsi une nourriture de l’âme.
  • En convivialité : Pour d’autres sessions ou lors du dernier repas, la parole circule. C’est le temps du dialogue, du partage d’expériences et souvent des rires. La gestion collective des tables (mettre le couvert, débarrasser, essuyer) favorise la rencontre.

Organisation en cuisine : une logistique collective

  • Pour 40 à 150 retraitants selon les périodes, l’organisation est millimétrée : menus affichés, équipes de service tournantes, attention portée aux allergies (un cahier recense les intolérances ou orientations alimentaires des participants).
  • Le service se fait de manière sobre : buffet disposé dans le réfectoire ou service à table selon la taille des groupes.
  • Les restes sont soigneusement gérés pour éviter le gaspillage, souvent redistribués ou compostés.

Exemple d’un repas à Nouan

  • Entrée : salade de saison avec crudités du jardin de la communauté.
  • Plat principal : gratin de pommes de terre, légumes poêlés et œufs fermiers.
  • Fromage ou yaourt artisanal.
  • Un fruit ou une compote maison.
  • Pain frais, eau, parfois un pichet de jus pressé local.

Un détail gustatif qui marque de nombreux témoins : la place privilégiée donnée aux herbes aromatiques du jardin, qui colorent subtilement la cuisine, et rappellent ce lien avec la terre.

Se loger à Nouan : simplicité et attention à chacun

Des hébergements pensés pour le calme

L’hébergement à Nouan répond à une double exigence : sobriété et chaleur. Les chambres, réparties dans plusieurs bâtiments entourés de pins et d’étangs, proposent toutes une vue apaisante sur le parc ou la nature voisine.

  • Plus de 120 lits disponibles toute l’année, principalement en chambres individuelles ou doubles (source : Communauté des Béatitudes, brochure 2023).
  • Dortoirs de 4 à 8 places pour les groupes ou les jeunes en session, avec salles de bain communes entretenues quotidiennement.
  • Quelques chambres accessibles aux personnes à mobilité réduite, avec accompagnement si besoin.
  • Des espaces pour s’isoler, lire, prier, parfois dotés de petits coins bibliothèque ou de bouilloires pour les temps de pause.

La décoration reste volontairement épurée : murs clairs, crucifix ou iconographie discrète, linge de lit simple, fenêtres s’ouvrant souvent sur les chants d’oiseaux et la lumière diffuse du matin. De nombreux retraitants soulignent la quiétude qui règne la nuit, un silence rarement troublé si ce n’est par le vent dans les arbres.

Accueil, flexibilité et délicatesse

  • À l’arrivée, chaque personne est invitée à s’installer à son rythme. Des bénévoles ou membres de la communauté sont présents pour guider ou prêter main forte (montée de valise, adaptation du lit pour les enfants ou les besoins spécifiques, etc).
  • Il est possible d’adapter l’hébergement en cas de maladie, d’accompagner un proche âgé, ou d’accueillir des parents avec bébés (quelques lits parapluie disponibles sur demande). Cette flexibilité – trop rare dans d’autres centres – est souvent relevée dans les témoignages d’anciens participants.

Moments de grâce dans les couloirs et les réveils

Un simple aller-retour dans les couloirs raconte déjà quelque chose de la retraite : chaussures déposées à la porte, sourire esquissé croisé en silence à l’aube, ou couverture ajoutée à la tombée du soir. Certaines mères de famille partagent cette anecdote : l’écoute d’un rossignol tout près d’une chambre, ou la vue fugace d’un chevreuil à travers la fenêtre au réveil.

L’ambiance du quotidien : une alliance de service, de beauté et de discrétion

Les repas et l’hébergement ne sont jamais pensés à Nouan comme des “prestations hôtelières” mais comme un prolongement de la vie communautaire. Les retraitants sont invités à mettre la main à la pâte, que ce soit pour essuyer la vaisselle, préparer les tables, arroser les potagers ou mettre des fleurs. Ce service, vécu dans la discrétion, favorise un sentiment d’intégration et d’humanité partagée.

  • Près de 70% des retraitants déclarent (selon une enquête menée lors des sessions 2022-2023) avoir apprécié ce mode de fonctionnement participatif, notant combien il change la relation aux autres et à soi-même.
  • L’équipe de ménage, composée principalement de bénévoles, travaille à horaires fixes pour respecter le rythme de la maison et la sérénité des hôtes.

Les imprévus sont accueillis sans stress – une fuite d’eau, un plat oublié, des chaussures égarées – tout fait partie de la vie réelle, vécue avec humour et patience. Ce n’est pas tant le “confort parfait” qui se cherche ici que la compagnie bienveillante et la saveur d’une expérience incarnée.

Petite FAQ pratique : Repas et hébergement à Nouan

Question Réponse
Dois-je apporter mon drap ou serviette ? Le linge de lit est fourni, les serviettes également, mais un sur-sac de couchage peut être conseillé selon la saison ou pour les dortoirs.
Qu’en est-il pour les allergies alimentaires ? Un recensement à l’arrivée permet d’adapter les menus, la cuisine fait toujours au mieux avec des alternatives simples. Prévenir à l’inscription est préférable.
Peut-on venir en camping-car ou planter une tente en été ? Une dizaine d’emplacements sont ouverts en période estivale, avec accès aux sanitaires communs et possibilité de s’intégrer aux temps de repas.
Y a-t-il des espaces pour lire ou méditer hors chambre ? Oui, plusieurs salons, une bibliothèque silencieuse, et des oratoires ouverts toute la journée.
Peut-on demander un régime végan ou sans gluten ? Toute demande particulière est prise en considération dans la mesure des moyens, mais la base reste la cuisine familiale. Il est conseillé de rapporter quelques produits spécifiques si besoin.

Vers un retour au cœur – quand la simplicité devient saveur d’accueil

Au fil des jours, à Nouan, le repas perd son rôle de simple pause alimentaire pour devenir un moment de mémoire : peu de paroles, parfois un sourire échangé autour d’un plat partagé, et l’intuition qu’ici, l’hospitalité s’inscrit dans la continuité de gestes ancestraux. L’hébergement, dans sa sobriété assumée, n’a d’autre vocation que d’ouvrir l’espace intérieur. De ces expériences surgit souvent un sentiment de gratitude et de paix durable.

À Nouan, on découvre que prendre soin du corps et offrir un toit, le temps d’un chemin, c’est déjà nourrir la quête de sens.

En savoir plus à ce sujet :